Des GI blessés
La surconsommation d’opiacés frappe les GI bien plus que la moyenne de la population américaine.
Aux Etats-Unis, dans le domaine de la consommation excessive d’opiacés, on trouve les GIs, des hommes et femmes qui consacrent leur vie à protéger les autres. De nombreux soldats, envoyés sur les différents théâtres d’opération depuis le 11 septembre 2001, sont rentrés chez eux meurtris, mentalement et physiquement. On leur a prescrit des opioïdes à forte dose pour traiter leur douleur. Et résultat, la toxicodépendance aux antidouleurs est en hausse chez les militaires depuis les guerres en Irak et en Afghanistan.
Une histoire déjà vécue
D’une certaine façon, les vétérans des guerres précédentes ont déjà vécu cette histoire. Après la Première Guerre mondiale, des soldats sont devenus dépendants de la morphine. Pour les anciens combattants du Vietnam, c’était l’héroïne et l’opium.
Selon le ministère américain des Anciens Combattants, un ancien combattant sur cinq a reçu une prescription d’opioïdes après le 11 septembre 2001. La raison en est qu’environ 60 % d’entre eux souffrent de douleurs chroniques dues à leurs blessures. De 2004 à 2012, la prescription d’ordonnances d’opioïdes a augmenté de 77 % auprès de cette population. En 2012, un tiers des anciens combattants prenaient des opioïdes.
C’est lorsqu’ils sortent de l’hôpital ou retournent dans la vie civile que ces soldats sont particulièrement vulnérables. Le filet de sécurité médicale disparaît et ils tombent dans la spirale de l’addiction. Un article du site Military.com a rapporté que de nombreux soldats qui s’étaient blessés, et qui avaient reçu comme traitement des antidouleurs opioïdes, avaient fini par se tourner vers l’héroïne après avoir été libérés. Les ordonnances sur lesquelles ils comptaient avaient expiré.
Non seulement les militaires risquent de souffrir deux fois plus de douleurs chroniques, mais ils risquent aussi de mourir deux fois plus d’une overdose accidentelle, comparés à la population civile.
Une priorité nationale pour l’armée
Quand la surprescription d’antidouleurs opioïdes a atteint son apogée, en 2010, la situation est devenue une priorité médicale pour l’armée. En 2013, le ministère des Anciens Combattants a lancé une campagne nationale contre les opioïdes. Depuis, les médecins de ce ministère s’efforcent de réduire le nombre de patients sous ordonnance de ces drogues addictives. Les patients, qui ont encore besoin de drogues pour soulager la douleur, reçoivent des dosages plus faibles.
Le problème est loin d’être réglé. Le ministère des Anciens Combattants a rapporté qu’en 2015 68.000 anciens combattants étaient toujours dépendants des opioïdes, une hausse de 55 % par rapport à 2010.
Pour briser le cycle d’addiction, dû aux prescriptions d’antidouleurs sous forme d’opioïdes, le programme Narconon leur suggère une solution efficace.